Historique des écoles de Pruniers
Le premier instituteur
Ce n'est que le 1er octobre 1837 que fut nommé le premier instituteur de Pruniers. Il s'appelait Monsieur Raimbourg. C'était le curé du village. Par tradition, le curé assurait déjà cette fonction depuis longtemps, auprès d'une poignée d'enfants dont les parents reconnaissaient le caractère fondamental de l'instruction. Mais à partir de cette date, la place du curé en tant qu'enseignant devenait officielle en même temps qu'était publiquement reconnue la nécessité de l'enseignement.
Des problèmes de mise en place
Dès lors, tout ce qui touche à l'école
allait devenir autant d'objets de discussions au sein des
conseils municipaux successifs puisque c'est aux communes
qu'incombaient désormais les charges inhérentes à l'éducation
des enfants.
La mise en place d'un système éducatif sur Pruniers ne fut pas
chose facile.
La commune ne disposait d'aucun local pouvant faire office d'école.
Elle ne disposait même pas des moyens suffisants pour s'offrir
les deux tables, les deux bancs et le poële qui en constituaient
pourtant le matériel de base indispensable. L'école se faisait
à la maison paroissiale.
Elle dut solliciter auprès de la préfecture une allocation de
97,50 Francs pour acheter ce matériel (à cette époque le kg de
pain valait 30 centimes. Pour sa part, l'instituteur recevait
alors une somme annuelle de 520 Francs (soit 400 Francs de
traitement et 120 Francs d'indemnité logement) payés à parts
égales par la commune et par l'Etat.
La construction de la première école
C'est en 1857 que la commune
envisagea la construction d'une "Maison d'école" pour
les deux sexes, servant en même temps de mairie. Le coût en était
de 6 654,35 Francs.
En ce temps là, le Conseil Municipal était composé de
conseillers municipaux élus mais également des "plus
gros contribuables de la commune".
C'est cette assemblée qui prenait les délibérations nécessaires
au fonctionnement des affaires communales. C'est donc cette
assemblée qui, à l'unanimité, approuva le devis. Cette décision
eut pour conséquence une augmentation de 15 % sur les quatre
taxes communales que les contribuables devaient alors s'acquitter.
En 1858, M. le curé Raimbourg décéda. Il fut aussitôt remplacé
par son successeur, le curé Charles Gaujard qui continua de
recevoir les élèves dans la maison paroissiale en attendant que
"la Maison d'école" soit construite. Mais restait la
question du terrain. Le Conseil décida, à l'unanimité,
d'acheter le terrain situé "vi-à-vis
des grandes portes de l'église, de l'autre côté de la route
qui mène au pont".
Ce terrain appartenait au charron du village qui ne voulut pas
vendre son bien, "à moins d'y être
contraint et forcé". Le Conseil
autorisa le Maire à agir selon la loi du 3 mai 1841 ayant pour
effet de contraindre le vendeur et le 21 mai 1859, la commune
acheta les 19 ares de terrain pour la somme de 800 Francs.
Sur les 7 484,35 Francs représentant le prix du terrain et de la
construction, l'Etat prit à sa charge 2 604,77 Francs et le
Conseil Municipal décida, à l'unanimité, d'augmenter les impôts
de 9 % pendant quatorze ans.
La première institutrice
En octobre 1859, le curé-instituteur
Charles Gaujard décéda à son tour.
Peu de temps avant, il avait fait venir deux religieuses pour
l'aider dans sa tâche. L'une se consacrait à l'instruction des
enfants et l'autre tenait le rôle d'infirmière. Le Conseil
Municipal demanda à soeur Gabrièle d'assurer ce remplacement.
Soeur Gabrièle n'eut qu'à produire sa lettre d'obédience à la
Supérieure générale de son ordre qui prit valeur de brevet de
capacité. Le Conseil Municipal demanda à soeur Gabrièle d'instruire
les enfants des deux sexes, d'apprendre aux filles les travaux
d'aiguilles nécessaires à leur future vie de femme et d'offrir
toutes les garanties de moralité. Le 21
octobre 1859, le Conseil Municipal, toujours à l'unanimité, et
le préfet de Loir-et-Cher nommèrent alors soeur Gabrièle
institutrice de l'école de Pruniers.
L'ouverture de l'école-mairie-maison
La commune souffrait d'un grave
manque d'argent. Pour faire face à toutes ces dépenses, le
Conseil augmenta les impôts et décida de fixer à 1,50 F par
mois et par enfant la rétribution à payer pour les parents des
écoliers.
C'est le 8 février 1862 que l'institutrice prit possession de sa
nouvelle école-mairie-maison.
Le bâtiment était complètement vide. La commune eut recours à
un emprunt de 10 000 francs et dut faire appel à la générosité
du préfet pour réunir les livres, les fournitures et tout le
mobilier "exigés par les règlements
universitaires". Ce n'est qu'en 1870
qu'une loi rendit obligatoire le chauffage dans les salles de
classe.
Les effectifs
A partir de 1871, l'école de
Pruniers fut dirigée par soeur Marie Saint-Raymond. A cette
date, les enfants étaient déjà trop nombreux par rapport à la
grandeur de la salle de classe.
En 1873, il fut donc décidé d'agrandir la salle de classe et de
faire l'acquisition de tables et de bancs supplémentaires.
Mais en dépit de ces améliorations, l'espace demeurait encore
trop réduit au point que le Conseil Municipal envisagea de ne
plus accepter, à compter du 1er janvier 1874, les douze élèves
"hors commune" qui venaient à l'école de Pruniers.
Nous savons qu'au début de l'année 1876 l'école de Pruniers
accueillait plus de quatre vingts élèves des deux sexes.
La fin de la mixité
Dans de telles conditions, la vie de l'institutrice autant que celle des enfants eux-mêmes devenait impossible. Le Conseil Municipal annonça alors l'impérieuse nécessité d'adjoindre une deuxième institutrice évoquant qu'une "pareille agglomération d'élèves des deux sexes, dans une même salle, sous la direction d'une seule personne, compromet les résultats de l'enseignement" et "qu'au terme de la loi, une école mixte comptant plus de quarante élèves ne peut être confiée à une femme et que la commune de Pruniers ayant plus de 500 habitants est tenue d'avoir une école de garçons et une école de filles".
Une école laïque ou religieuse ?
Alors se posa la question de savoir
si la direction de l'école devait être confiée à un
instituteur laïque ou à une institution religieuse.
Le Conseil Municipal émit le voeu que "ce
soit un instituteur laïque qui soit nommé, qu'il soit célibataire
et que son traitement soit de 700 à 800 Francs par an".
Dans un premier temps, la salle de classe fut donc divisée en
deux âr une cloison et la direction de l'école, qui comprenait
désormais deux classes, fut assurée par M. Candé, instituteur,
tandis que les filles restaient sous l'autorité de soeur Marie
Saint-Raymond.
La gratuité
En dépit de la loi qui instituait
l'enseignement obligatoire, laïque et gratuit, l'école restait
payante. Dans la commune, s'élevaient des réclamations sur ce
sujet. La gratuité était accordée aux élèves indigents mais
eulement pour deux années scolaires. Puis ils étaient renvoyés
pour faire place à d'autres élèves indigents.
En 1877, 28 enfants indigents fréquentaient l'école de Pruniers
: 16 garçons et 12 filles, presque tous enfants de journaliers.
Pour mettre fin à ces réclamations, le Maire invita donc ses conseillers à voter une imposition extraordinaire et demanda au Ministère de l'Instruction Publique un secours annuel. Cette proposition mettra beaucoup de temps pour aboutir jusqu'au jour du 15 février 1880, où le Maire donna lecture d'un arrêté préfectoral et d'une lettre du sous-préfet qui annonçaient que la commune de Pruniers jouirait, désormais, pour ses écoles, de la gratuité absolue de l'instruction publique avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 1880.
Coopérative scolaire
En 1882 (le 7 février) l'instituteur supplia le Maire de bien vouloir soumettre au Conseil le principe de la création d'une caisse des écoles. En exprimant le vif regret de ne pas pouvoir faire d'avantage, le Conseil accepta d'investir à cet effet la somme de 100 Francs qu'il inscrivit sur deux articles afin de bénéficier des subventions de l'Etat, ce qui ne pouvait être le cas sous l'appellation de "entretien de la bibliothèque scolaire" dont la gestion ne pouvait être que du ressort de la commune.
L'école des filles
En 1881, trouvant l'école décidément
trop exiguë pour y loger tous les élèves, l'inspecteur
primaire avait encouragé la commune à en faire construire une
deuxième. Ainsi y aurait-il une école pour les garçons (déjà
construite face à l'église) et une école pour les filles à
laquelle il serait possible d'adjoindre une classe
enfantine. Le Conseil accepta d'acheter
pour 1 400 Francs un terrain de 140 ares situé "sur la rive
droite de la route allant de Pruniers à Muré appartenant à M.
Gourdet.
Pour construire cet établissement dont le coût fut estimé à
26 250 Francs, le Conseil Municipal, qui ne pouvait verser que 10
000 Francs, dut contracter un nouvel emprunt et augmenter les impôts
pendant 30 ans.
L'école de la Miltière
Dès le mois d'aoôt 1882, le préfet
demanda à la commune de construire également une école
primaire au hameau de la Jaudraie. L'idée ne retint pas l'intérêt
des conseillers. Dans un premier temps, ils donnèrent leur
accord pour cette construction à condition qu'ils n'aient à
payer que le prix du terrain. Finalement, il fut décider de
construire une école rurale non pas à la Jaudraie mais au
hameau de la Miltière, car "cet
emplacement qui longe la route de Romorantin à Gy est mieux situé
au centre de la région et permet de desservir toutes les fermes
et maisons isolées dans un rayon de deux kilomètres".
Toutefois, le Conseil Municipal maintint sa décision de ne payer
que le terrain.
L'école de la Miltière fut ouverte le 17 janvier 1885.
Léonie Bisson, née en 1875, plus connue sous le nom de Rachel,
fut l'une des premières élèves de cette école en 1885.
Maryse Perceval, son arrière petite-fille, fut l'une des dernières
élèves quand l'école de la Miltière ferma ses portes en 1967,
82 ans plus tard.
L'école des Filles, située sur la route de Lassay fut inaugurée
me 15 février 1885.
L'école située face à l'église devint alors l'école des Garçons.
Pruniers disposait alors de trois écoles publiques dont l'effectif, en 1888, se répartissait ainsi
Ecole des Garçons | 38 élèves |
Ecole des Filles | 34 élèves |
Classe Maternelle | 40 élèves |
La Miltière | 35 élèves |
Ecole laïque et école privée
En 1887, sous la pression du préfet,
le Conseil dut prendre position sur la question d'un enseignement
dispensé par des instituteurs laïques ou par des religieuses
qui assuraient, par ailleurs, les fonctions d'infirmières au
service des indigents.
Le Conseil répondit qu'il se placerait
derrière l'avis préfectoral.
En réponse à cette décision, une école congréganiste fut créee
par les soeurs enseignantes et dès 1889, la municipalité prit
des mesures visant à réserver ses subventions aux écoles laïques,
au détriment des écoles privées.
De la même façon, le Maire fut invité par son Conseil à ne
faire bénéficier des fonds du bureau de
bienfaisance que les familles dont les
enfants étaient inscrits à l'école publique.
L'apprentissage militaire
En mai 1907, M. André Gourdet,
Maire, reçut une lettre du ministère des armées annonçant que
les communes étaient conviées à aider leurs instructeurs à
organiser pour les garçons, des "exercices
de tir introduits dans les programmes des écoles élémentaires".
Dans les années 1950, on retrouva dans le grenier de l'école
des garçons un lot de fusils en bois qui avaient servi à cette
instruction.
Une deuxième classe de Garçons
Au début su siècle, Pruniers comptait 1054 habitants. Il fallut envisager la constrution d'une seconde classe dans l'école des garçons. Pour faire face à cette dépense, à la veille de la Grande Guerre, Pruniers contracta un nouvel emprunt de 5 335 Francs sur trente ans et décida une nouvelle augmentation des impôts de 5,75 %. Un second instituteur fut nommé. Il était marié. Le couple occupa un logement de fonction dans l'école des filles.
Pendant 39-45
M. Simon, instituteur titulaire,
directeur de l'école des Garçons, était prisonnier de guerre.
Un remplaçant fut donc nommé. Ce fut M. Robin, âgé de 24 ans,
qui venait d'épouser à Bourré Mlle Giet, originaire de
Marmagne. Avec M. Robin exerçait également M. Derouet qui était
le fils du percepteur de Romorantin. Celui-ci fut rapidement
remplacé par Mlle Jacqueline Auger, également native de
Pruniers. Mlle Auger était chargée des petites classes et M.
Robin des Cours Moyens et de la classe préparatoire à l'examen
du Certificat d'Etudes Primaires.
Après les premiers bombardements d'avril 1944 sur le Camp
d'Aviation de Pruniers, des soldats allemands furent logés chez
l'habitant. L'occupant réquisitionna une chambre du logement de
M. et Mme Robin.
En ce temps-là, les enfants des écoles ne disposaient pas
encore de cantine. Chaque matin, ils apportaient leur déjeuner
qu'ils allaient avaler entre 11 h 30 et 13 h 30, dans ce qu'on
appellerait aujourd'hui des familles
d'accueil. Certains d'entre eux étaient
accueillis chez le boulanger et chez le menuisier.
M. Robin enseignait le chant à tous les élèves et, pour chaque
fin d'années, il organisait la fête des écoles pour laquelle,
aidé de son épouse, il fabriquait des costumes et des décors.
Après 39-45
Avant la fin de la guerre le
Conseil Municipal s'inquièta de trouver pour les enfants des écoles
un terrain de sport.
Au tout début de 1946 fut créée la cantine scolaire, à l'école
des Filles. Elle était installée sous le préau. La commune
prit à sa charge l'achat du combustible, du mobilier, des
ustensiles et la rémunération de la "femme de service".
En 1949, le renouvellement du mobilier scolaire de l'école des
Garçons fut confié au menuisier du village et, à la demande de
l'inspecteur primaire, fut posé, cette même année, à l'école
de la Miltière, le premier lavabo !
L'arrivée de l'audiovisuel
En 1952, les écoles de Pruniers entrèrent dans le monde de l'audiovisuel. Elles furent dotées d'un appareil de projection d'images fixes, d'un phonographe et de disques scolaires.
Modernisation des locaux scolaires en 1979
Au cours des vacances scolaires de 1979, le chauffage a été installé dans toutes les classes. Les sols ont été refaits et une quatrième classe primaire a été construite dans l'ancienne cantine.
La cantine municipale a été installée dans les nouveaux locaux annexes de la salle des fêtes où un matériel neuf y a été installé.
Le programme de rénovation des autres classes existantes, concernant l'isolation et l'acoustique a été accepté par le Conseil Municipal et a été réalisé l'été suivant.
Projet de construction de l'école maternelle en 1980
L'accroissement du nombre
d'enfants que la commune a dû accueillir en maternelle et dans
les classes primaires a été un évènement qui a réjouit la
commune, sans lui faire oublier ses devoirs.
En 1977 80 enfants étaient scolarisés à Pruniers-en-Sologne et
100 autres étaient scolarisés à Romorantin. En 1980 120 étaient
à Pruniers et 80 à Romorantin.
Cette situation ne pouvait durer éternellement sans porter préjudice
aux deux communes. Le Conseil
Municipal
a donc décidé qu'un ensemble de trois classes maternelles
serait construit et qu'une cinquième classe primaire serait
installée dans l'ancienne classe maternelle.
Il s'agissait d'un projet important. A une époque où beaucoup
de communes luttaient pour conserver une classe, la commune s'est
réjouie de connaître ce problème pour faire en sorte que cette
construction confirme la revitalisation du centre bourg. Cette
construction à permis par la suite de réaliser des rentrées
scolaires (comme en 1982/1983) avec plus de 200 enfants scolarisés
à Pruniers.
L'école maternelle a été réalisée sur le terrain du champ de
foire, près de l'école primaire de la rue Victor Hugo.
Les plans et coûts définitifs ont été arrêtés après
l'obtention de la subvention du Conseil Général. Une première
estimation aait permis de situer un coût de 1 800 000 Francs.
L'arrivée de l'informatique
La salle informatique inaugurée le
9 novembre 1999 par Jean-Marie Bisson, Conseiller général et
Maire de Pruniers en Sologne, en présence de plusieurs
conseillers, des professeurs des écoles et de représentants de
l'Education Nationale, se veut d'abord être un outil pédagogique
au service des enfants scolarisés de la commune. Répondant
concrètement aux discours sur "l'égalité des chances",
cette salle ouverte à tous, comble les différences entre les
familles détentrices d'un ordinateur et celles pour qui cet
investissement est impossible.
Dans son allocution, Monsieur le Maire a tenu à rappeler combien
lui tenait à coeur le développement des nouvelles technologies,
tâche à laquelle il oeuvre également en tant que président de
l'A.D.E.L.E.C. Ce dernier a souligné que la commune a pris dans
ce domaine, les devants sur des communes plus importantes, puis a
conclu en rappelant que la salle était ouverte à tous les
Prunellois sans distinction d'âge.
Par la suite, Christiane Marino, adjointe chargée des affaires
scolaires a détaillé le coût d'un tel investissement : 130 000
Francs auxquels il faut ajouter 5000 Francs alloués par
l'Education Nationale.
Madame Marino a ensuite présenté à l'assistance Fabien
Tellier, recruté dans le cadre des "Emplois Jeunes"
pour gérer la salle informatique. Ce dernier assure 14 heures de
cours auprès des enfants des écoles qu'il accueille par groupes.
Ces cours d'initiation leur permet de maîtriser Internet et de
manier divers logiciels tels Word 2000 et Excel 2000. Par
ailleurs, Fabien Tellier accueille aussi les adultes désireux de
découvrir Internet ou plus simplement, d'apprendre à ce servir
d'un ordinateur.
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