A
la Révolution Française |
L'histoire de Pruniers se
superpose étroitement avec celle de la Sologne. Evoquer toute la
région, c'est donc aussi parler de Pruniers dont peu d'archives
ont été retrouvées. A la demande du roi Louis XVI, les représentants
de la paroisse rédigèrent un cahier de doléances en vue de la
convocation des Etats Généraux, prévue pour le 27 avril 1789.
- Les Prunellois se plaignaient
d'abord que l'impôt sur le vin fût tellement élevé
qu'il encourageait les viticulteurs à vendre leur
production en fraude. Les plaignants demandaient purement
et simplement la suppression de cet impôt.
- De même, le sel taxé par la
gabelle était si cher que beaucoup ne pouvaient se
permettre d'en assaisonner leur "mauvaise
et insipide nourriture". Ils
souhaitaient que soient en même temps réduits le prix
du sel et le nombre d'intermédiaires qui gravitaient
autour des greniers.
- Ils réclamaient la réduction
du nombre des collecteurs chargés de prélever la taille
et proposaient que cette taxe ne soit plus uniquement payée
par les membres du tiers état mais également par le
clergé et la noblesse.
- Les revendications portaient
également sur les corvées et notamment sur l'obligation
d'entretenir non seulement les chemins de la paroisse
mais aussi ceux de paroisses voisines qui préféraient
s'acquiter d'une taxe pour être dispensées de ces
entretiens.
- Les taxes appliquées aux
actes officiels étaient considérées comme abusives, de
même que la dîme appliquée sur les animaux de
boucherie dont ils disaient qu"il "est
injuste qu'ils soient dîmés puisque nourris d'un grain
déjà dîmé ce qui revient à dîmer deux fois une même
chose quoique changée de nature".
- Les paroissiens de Pruniers
jugeaient indécent le "casuel"
tel que le paiement du pasteur pour la célébration d'un
office religieux à l'occasion du décès d'un proche.
Ils trouvaient insupportable qu'à leur malheur vienne
encore s'ajouter cette charge.
- Les villageois s'insurgeaient
contre les seigneurs et leurs gardes qui saccageaient les
cultures lorsqu'ils pratiquaient la chasse de même que
contre les pigeons du seigneur qui occasionnaient de
graves dommages dans les champs fraîchement ensemencés.
- Ils trouvaient la Justice trop
lente et surtout bien trop onéreuse, ce qui avait pour
conséquence de décourager les plaignants les plus
pauvres et réclamaient (déjà à
cette époque) la transparence en
exigeant que les tarifs pratiqués par les gens de
justice soient affichés publiquement.
- Ils protestaient aussi contre
les accapareurs qui fixaient eux-mêmes le prix du grain
qu'ils revendaient.
- Enfin, les habitants de
Pruniers demandaient en 1789 la gratuité des soins pour
les plus démunis et la construction d'une "maison
de retraite" permettant aux plus pauvres de terminer
dignement leur vie.
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