Le mot du Maire de juillet 1998

 

Qu'on vénère, qu'on le haïsse ou qu'on y soit indifférent, nul ne peut nier que le football est un phénomène de société, de dimension planétaire. Le plus fédérateur. Le plus irrésistible. Bref, le plus phénoménal qui soit.

Il mobilise bien plus de nations que l'Organisation des Nations Unies et il gère bien plus de milliards que n'en gèrent les pays les plus riches.

Mais par-dessus tout, il a le pouvoir d'unir dans une même émotion plus d'hommes qu'aucun autre évènement sur terre n'est capable d'émouvoir.

En fait, le football s'élève bien plus au dessus du Sport avec lequel il n' a d'ailleurs, parfois, qu'un rapport très lointain.

Mais si ses adeptes aussi bien que ses détracteurs ont tous, à part égale, autant raison de vénérer que de haïr ce phénomène mondial, c'est peut-être parce qu'il puise sa force dans ce que l'homme a de plus cher : l'affirmation de soi.
Le stade devient une tribune, ouverte à tous ceux qui ont besoin de compenser leurs déceptions de la vie ordinaire.

Et alors, libres de s'exprimer, comme rarement la réalité quotidienne les y autorise, le stade devient tout naturellement pour ces supporters un lieu privilégié où se célèbre la fête de la liberté. Et pour peu qu'une rencontre oppose deux pays, pour chaque camp de supporters cette fête devient alors nationale.

Et nul n'a le droit dela ternir.

Or, quelques individus, qualifiés par tous de sous hommes n'ont pas hésité à commettre ce crime.
Des sous produits de l'humanité ont terni l'honneur de toute une nation.

Beaucoup de supporters ont peiné pour s'offrir le match de leur vie, pour que leur rêve se réalise. Et ce rêve est devenu cauchemard par la volonté d'une poignée d'inutiles.

Ce qui est vrai sur le plan "Mondial", se retrouve dans toute une entité sociale : c'est toujours une minorité qui cherche à déstabiliser le plus grand nombre ; une minorité d'individus négatifs appartenant à cette catégorie de gens qui essayent à se faire remarquer parce qu'ils n'ont rien de remarquable.

On les rencontre dans toutes les circonstances où l'occasion leur est donnée d'exprimer leur violence : au coeur des grandes cités, dans les banlieues et dans certains quartiers des villes provinciales. Et dans la plupart des cas ces vendales des temps modernes ne sont encore que des enfants.

Face à de tels méfaits, l'éducation reste la seule arme préventive. Mais, l'école ne suffit pas. Faut-il encore que les parents assument toutes leurs responsabilités car, si l'on y prend garde, le risque demeure qu'un petit délinquant, laissé à la dérive, fasse, prés d'un stade ou ailleurs, la une de la presse mondiale pour un motif qui n'aurait encore une fois rien à voir, mais alors rien à voir du tout, avec le football.

Jean-Marie Bisson

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