Le Mot du Maire de juillet 1986

 

En cette période de juin nous avons eu l'occasion de rencontrer, sillonnant nos routes, des véhicules immatriculés dans les pays voisins et, avec les mois de juillet et en août, ce flot de voitures sera encore plus abondant.

En contrepartie, certains de nous vont passer leurs vacances dans les pays étrangers, soit pour s'assurer d'un temps ensoleillé et chercher le dépaysement, soit pour en apprendre la langue comme le font de nombreux étudiants, soit pour découvrir des témoignages des civilisations passées, ou soit pour l'amitié que suscite tel ou tel peuple.

Alors que l'échéance arrivera, que les valises seront prêtes à être entassées dans le coffre de la voiture pour la grande randonnée, que penser de ce groupe de Romorantinais et de Prunellois qui partirent à pied relier Romorantin-Lanthenay à Langen en Allemagne ?

Ce n'est pas sur l'exploit proprement dit que je vais m'arrêter alors que j'en apprécie et en mesure les efforts qui furent demandés à chacun des participants et ce dont je les félicite, mais sur la leçon que nous pouvons en tirer.

Semblables au relais des Jeux Olympiques où la torche symbolique allumée sur l'Olympe est transmise de main en main par des coureurs jusqu'au théâtre des jeux, serment par lequel ils s'engagent à combattre loyalement ; semblables donc à ces athlètes, nos amis se sont relayés pour apporter aux habitants de Langen le message des Romorantinais, message d'amitié et de compréhension entre les peuples. Ce message est d'autant plus sincère qu'il a nécessité, de la part des acteurs, un effort physique intense et une volonté de vaincre tous les obstacles et nous pensons à ce soldat grec qui est mort d'épuisement pour annoncer la victoire remportée sur les Perses.

Langen leur réservera un accueil chaleureux et les Français présents, arrivés la veille en voiture, furent fiers de cet exploit qu'ils perçurent comme une preuve supplémentaire de leur amitié.

Les coureurs de Marathon, nos concitoyens partis à Langen à pied ont réalisé des exploits au nom de la fraternité. Ne pourrait-on chacun porter, simplement par un peu d'attention et de prévenance, ce même témoignage à notre voisin, notre collègue, nos proches ?

Jean-Marie Bisson

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