Victor Hugo et Pruniers
Les circonstances de la vie ont conduit Victor Hugo jusqu'à Pruniers. Son père, le général Joseph Hugo, séjournait épisodiquement à la Miltière, dans sa maison de campagne.
La propriété
Cette propriété était située sur la route reliant Bâtarde à Romorantin et elle appartenait à un certain Michel Gouthière. Cette propriété était constituée d'une maison de maître et de cinq hectares de terres, de bois et de taillis, répartis sur les communes de Pruniers et de Lassay.
La chasse
Le général Hugo était grand
amateur de randonnées pédestres. En revanche, il n'appréciait
guère la chasse. A ce propos, il écrivit à son fils :
" Si tu aimes la chasse, tu pourras y
tuer des lièvres, des perdrix et d'autres bêtes que j'y laisse
vivre paisiblement."
La Miltière
Le pays était giboyeux mais
malsain. En 1825, Victor écrivait à son père :
"... les chaleurs excessives, la
solitude et le dénuement de la Miltière me font trembler pour
ta chère santé. Il me semble que tu aurais dû retarder ce
voyage... et ne pas t'aventurer tout seul dans cette saison au
milieu des déserts de Sologne. Tu sais comme moi combien les
pays humides et sabloneux exhaltent de miasmes morbifiques dans
les grandes chaleurs..."
L'arrivée de Victor Hugo à la Miltière
Ce n'est qu'en 1825, après la mort de son jeune fils, Léopold, à Blois et inhumé à la Miltière, que Victor Hugo, accompagné de son épouse et de sa fille Léopoldine, arriva à la Miltière.
Le petit bébé de trois mois est embaumé entier dans un petit cercueil de chêne sous un édifice de pierre, qu'avait détruit un ancien propriétaire de la Miltière espérant trouver un trésor. Une croix marque l'emplacement dans la propriété. Cette croix de fonte a été installée par Monsieur Valvre, un autre propriétaire de la miltière qui entretient l'emplacement. Sa mère y entretenait des fleurs durant le reste de son existence.
Si du point de vue littéraire,
Blois lui fut agréable, il ne semble pas que la Sologne l'ait
inspiré énormément. Il n'y consacra que, bien plus tard, en
1859 (en exil à Guernesay) un long poême de cent cinquante vers
intitulé "Fuite en Sologne". Il fit aussi une vague
allusion à la Miltière dans son roman "Les Misérables"
où il parle d'une "demoiselle de la Miltière".
En revanche, Victor Hugo porta un vif intérêt au château de
Chambord et aux fouilles gallo-romaines de Gièvres. Mais, avec
le décès du général Hugo en 1828, les héritiers ne
souhaitant pas garder la propriété prunelloise, s'acheva la
renomée de la Miltière.