Les anciennes fêtes
La louée
Comme beaucoup d'autes communes
Pruniers organisait, chaque année, la Louée
que remplacent aujourd'hui l'A.N.P.E. et les agences de travail
temporaire.
La Louée était un
marché qui mettait en relation employeurs et employés dans le
cadre d'une manifestation qu'on appelait une assemblée.
Les hommes louaient leurs services à un patron, pour l'année,
pour une saison ou pour une journée. Beaucoup d'ouvriers
agricoles trouvaient là un emploi pour les travaux champêtres
ou forestiers, tandis que les femmes se proposaient pour les
travaux de maison.
A Pruniers, cette assemblée avait lieu chaque 24 juin, le jour
de la Saint Jean.
C'était un jour de grande fête. S'y côtoyaient toutes sortes
de marchands et on disait que les jeunes
mariés pouvaient y trouver tout ce dont ils avaient besoin pour
se monter en ménage.
On pouvait aussi se mesurer à des jeux d'adresse, de force ou de
hasard. On pouvait danser au son d'orchestres ambulants, de
pianos mécaniques, on pouvait boire et manger. Bref, le 24 juin,
à Pruniers, était un jour très important de l'année et cela
probablement depuis le Moyen-Âge.
Avec le temps, l'assemblée du 24 juin évolua sans doute de
telle manière que peu à peu les marchands forains la boudèrent.
La Louée disparut
entre les deux guerres. Seule la tradition d'un bal populaire
survécut jusqu'après les années 50 ainsi qu'un second bal, le
jour de la Saint-Michel (en septembre) dont se souviennent encore
les anciens.
Le soir de Mardi-Gras
Voilà encore une soixantaine d'années, le soir de Mardi-Gras, après dîner, les jeunes allaient danser sur le fumier. Par des cris, des chants et des bruits de toute nature, ils devaient faire crier les jars et le dindon enfermés dans leur té. S'ils n'y parvenaient pas, ils cognaient contre la porte du té car si les jars et le dindon ne criaient pas c'était alors un mauvais présage pour l'année à venir.
Les branlons
A la même époque, le dimanche après Carnaval, les jeunes gens et les domestiques s'en allaient ramasser du bois en forêt. Ils en ramenaient également un beau sapin qu'ils plaçaient au milieu d'un tas de bois et au sommet duquel ils suspendaient un mannequin de paille, les bras en croix. La nuit venue ils mettaient le feu au bûcher puis ils sautaient par-dessus les cendres et tiraient des coups de fusil sur ce qui restait du manequin. Cette coutume n'était pas typiquement solognote. Elle perdure encore aujourd'hui dans bien d'autres régions où on l'appelle "le branle", mais en Sologne, selon les villages, on la connaît aussi sous l'appellation "les branlons" ou encore "les brandelons".
Les nielles
Après ce feu de joie pour certains, ou bien un autre soir pour d'autres mais dans tous les cas au cours de la nuit, les jeunes gens partaient dans les champs cueillir des nielles. La nielle est une plante sauvage qui pousse dans le seigle et le blé et dont la feuille est comestible alors que les graines rouges sont toxiques. Si la lune n'éclairait pas suffisamment, les jeunes gens s'équipaient de lanternes ou de torches pour partir à la recherche de ces plantes. De retour à la ferme, ils préparaient les nielles en salade et les mangeaient, accompagnées de rondiaux et de crêpes.
Le bouquet de mai
Toujours en ce temps-là, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, avant que le soleil se lève, il était de coutume de mettre un bouquet de fleurs sur le tas de fumier pour célébrer le retour de la belle saison.
La percie
A la fin des moissons, sur la dernière charrette qu'ils ramenaient à la ferme, les moissonneurs confectionnaient une énorme gerbe qu'ils décoraient d'un bouquet de fleurs naturelles. Le bouquet était conservé toute l'année, en guise de porte-bonheur, et la fête se terminait par un bon repas qui durait toute la nuit. On appelait cette coutume "la percie", sans doute parce que le bouquet de fleurs était accroché au sommet d'une perche.