Le
duel du 2 août 1587
Cet évènement eut lieu sous
le règne d'Henri III.
Le différent opposant Vincent de Barbançon, seigneur de
Champleroy à Jacques d'Orléans reposait sur le fait que le
premier, ardent défenseur de la Sologne, adepte de la famille
des Guise, ne pouvait accepter que le second, gouverneur de
Romorantin sous influence du roi de France, voulut aussi étendre
son autorité sur les terres de Sologne.
La messe
Le dimanche 2 août, il advint que
Jacques d'Orléans, en route pour Toucy où résidait son futur
beau-père, fit halte au bourg de Pruniers, chez Thomas de
Matefelon, son cousin, pour y laisser souffler son équipage.
A l'appel des cloches de l'église les deux hommes allèrent
assister à la messe et, arrivés sous le porche, croisèrent
Vincent de Barbançon qui, escorté de cinq arquebusiers, faisait
de même.
Au sortir de l'ofice Vincent de Barbançon offensé (dit-on) que
le prêtre ait présenté la communion en premier à Jacques
d'Orléans, apostropha son adversaire. Celui-ci, étonné d'une
telle attitude, s'en ouvrit à Vincent qui répondit haut et fort
qu'entre eux, il ne pouvait "s'agir que
d'épée et de poignard".
Le combat
Sachant que la mort d'un seigneur
sur ses terres, même en combat légitime et pour l'honneur, équivalait
à un meurtre, Jacques invita donc Vincent à aller vider
querelle hors des terres de la commanderie, de l'autre côté de
la rivière. Mais, bien qu'on fut au mois d'août, la Sauldre était
en crue. Point de gué. Point de barques, non plus, car les pêcheurs
les avaient retirées de crainte de les voir emportées par les
flots.
Exaspérés, les deux rivaux dégainèrent en même temps à la
suite de paroles qu'aucun témoin, occupé à trouver un passage
sur la rivière, n'entendit. Le combat fut bref mais violent. très
vite, Jacques d'Orléans infligea une égratignure à Vincent.
Celui-ci, déstabilisé par l'outrage, fit un geste malheureux et
se jeta sur l'épée de son adversaire qui le traversa de part en
part. Ainsi mourut Messire de Champleroy.
Les conséquences
Passible d'un crime de sang,
Jacques dut abandonner le fief de Bastarde au profit de la
famille de Barbançon. Mais dès le mois de janvier 1588, Jacques
d'Orléans bénéficia d'une grâce royale qui permit au roi de
lui confier à nouveau la garde de Romorantin contre les
convoitises de la famille de Guise à laquelle restaient alliés
les gens de Champleroy.
Dans cette histoire, c'est la Sologne qui perdit le plus car,
avec la mort de Vincent de Champleroy disparaissait un ardent défenseur
de ce territoire dont plus aucun Solognot ne plaiderait désormais
(et pour très longtemps) la cause auprès des conseillers du roi.