Le mot du Maire de décembre 2005

Telle une escalade dans le cours de l'année, Noël revient pour nous offrir un moment de répit. Il nous invite à renouer les liens avec la famille dont les enfants sont les assises et la promesse d'un avenir qu'on aimerait radieux.

Or notre société est malade. Elle vient de connaître une crise. Et tout laisse à craindre qu'elle en connaîtra d'autres malgré les remèdes que le gouvernement vient de prescrire pour lui refaire une santé. N'est-ce pas un peu tard ? Le mal dont elle souffre est installé depuis longtemps. Ce n'est pas une critique. C'est un constat. Un diagnostic, que chacun est en mesure d'établir.

Sans doute, parmi les causes de cette maladie grave, y-a-t'il l'abandon de certains parents qui, dépassés par les difficultés de la vie quotidienne, ont perdu leurs propres repères. Ils en oublient leur mission essentielle : l'éducation de leurs enfants. Et, pire encore, ils inversent les rôles en se laissant dominer par ceux-là mêmes dont ils devraient être les maîtres, d'une manière incontestable.

Alors, affranchis de toute contrainte, confortés par une impunité chronique, persuadés de leur bon droit, inconscients des limites permises, bafouant la notion de respect que personne ne leur a apprise, des enfants, de plus en plus jeunes, conquièrent les quartiers en laissant libre cours à leur instinct destructeur, incapables qu'ils sont devenus de prendre la mesure de leurs actes. Subjugués par les débordements des banlieurs dont les médias se délectent, même les enfants des villages veulent leur part de gloire télévisuelle. Et l'on assiste à des actes de vandalisme auxquels leurs auteurs sont inaptes à comprendre le sens. Actes gratuits qui coûtent cher. Significatifs d'une grande souffrance qui résulte d'habitudes prises depuis plus de trente ans.

Comment remettre notre société sur les rails ?

C'est du ressort de nos gouvernants dont le devoir est de revaloriser d'abord la notion de travail qui s'acquière dès l'école primaire. Quant aux méthodes d'enseignement, préconisées par l'Education Nationale, elles ont souvent fait la preuve de leur inefficacité. Car l'école ne doit pas se contenter d'apprendre à lire, à écrire et à compter. Elle a aussi à démontrer qu'elle correspond bien au sens de son appellation : elle doit éduquer. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Les enseignants ne sont pas forcément responsables de la situation actuelle. Ils sont eux-mêmes des victimes tenues de suivre des directives, d'appliquer des programmes, imposés par une hiérarchie technocratique qui a fait table rase des fondements d'une véritable scolarité.

Les parents ne s'y retrouvent plus. Tout du moins ceux dont les conditions de la vie quotidienne constituent un obstacle à leur propre épanouissement. Le déséquilibre s'installe. Le reste suit. Il est temps de se ressaisir.

Fassent que ces fêtes de Noël, même si elles ont perdu pour beaucoup leur signification d'origine, soient propices à des retrouvailles avec le bien le plus précieux qui soit : la famille.
Fasse que l'année qui nous guette tienne les promesses d'un meilleur avenir.
C'est ce que je vous souhaite pour 2006.

Jean-Marie Bisson

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