Algérie, Maroc, Tunisie 2011
Le lundi 5 décembre a eu
lieu à Pruniers-en-Sologne une cérémonie en hommage aux morts
pour la France de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et
de la Tunisie. La date avait été choisie par le Président
Jacques Chirac. Etaient présents autour du monument Madame le
maire de Pruniers-en-Sologne, Monsieur le conseiller général,
Madame et Messieurs les présidents des associations patriotiques,
des membres du conseil municipal et de nombreux sympathisants.
Après le dépôt des gerbes, Madame Christiane Marino, maire, a
lu le discours rédigé par Monsieur Marc Laffineur, secrétaire
d'Etat auprès du ministre de la Défense et des Anciens
Combattants.
Le collectif s'est ensuite réuni autour du verre de l'amitié à
la maison des associations.
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Message de Monsieur Marc Laffineur, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense et des Anciens Combattants
En cette journée
nationale, la République rend un hommage solennel aux "morts
pour la France" pendant la guerre d'Algérie, les combats du
Maroc et de la Tunisie.
Aujour'hui, nous sommes réunis par le souvenir de leur sacrifice.
Pour leur combat valeureux, leur engagement fidèle, nous leur
devons respect et reconnaissance.
Aujourd'ui, nous pensons aussi avec émotion à leurs familles,
à leurs proches, à leurs frères d'armes. Qu'ils soient
assurés de notre attachement indéfectible à la mémoire de
ceux qui sont tombés au Champ d'Honneur.
Il y a cinquante ans, le Gouvernement français et ses
interlocuteurs algériens s'étaient engagés résolument dans le
chemin qui devait mener à l'indépendance de l'Algérie,
répondant à l'aspiration des peuples de vivre souverains dans
leurs pays.
Ce fut néanmoins un chemin long et douloureux. Dix ans durant,
cette terre d'Afrique du Nord fut prise dans une de ces tempêtes
de l'Histoire qui bouleversent les destins de milliers d'hommes
et des femmes, parfois jusqu'à les briser.
Dix ans durant, la "tragédie algérienne" selon les
mots de Raymond Aron, ce nourrit d'espoirs et de désespoirs, de
contradictions, d'incompréhensions, d'atrocités, pour s'achever
dans l'amertume.
Appelés du contingeant, militaires de carrière, membres des
forces supplétives ou assimilées, forces de l'ordre, tous
servirent la République avec courage, abnégation et loyauté.
Tous accomplirent leur devoir, unis par la fraternité des armes.
Ils furent plus de 23000 à tomber au Champ d'Honneur, sur ce sol
algérien âprement disputé. Dans le même temps, la liste des
victimes civiles n'eut de cesse de s'allonger pendant le conflit
mais aussi pendant le cessez- le-feu. Notre conscience collective
nous ordonne de ne jamais les oublier.
Nous n'oublierons pas non plus que la fin des combats ne signifia
pas le début des apaisements. Dans l'improvisation, dans la
hâte, les Pieds Noirs et des milliers de Harkis durent quitter l'Algérie
pour la France, soudainement arrachés à cette terre qui pour
beaucoup était toute leur vie.
La violence du déracinement, la rudesse de l'intégration ont
longtemps empêché cette blessure de l'Histoire de cicatriser.
Longtemps également la guerre des mémoires contribua à la
raviver, en France comme en Algérie.
Aujourd'hui, près de cinquante ans après, le départ de la
France de l'Afrique du Nord, le moment est venu de réconcilier
enfin les consciences pour que le souvenir joue pleinement son
rôle fédérateur. Toutes les victimes de ces années cruelles
méritent de trouver leur place dans notre mémoire nationale,
comme dans une mémoire partagée par la France et l'Algérie.
Ainsi nous saurons honorer dignement les "Morts pour la France" de la guerre d'Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie. Leur sacrifice n'aura pas été vaim si nous en tirons les enseignements pour un dialogue apaisé et fécond.